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Mesa Verde, Colorado

Mesa Verde est le plus ancien parc national des Etats-Unis. Il a été créé en 1906. D’une surface de 211 km2, il se situe sur un plateau verdoyant (d’où son nom) et abrite de nombreux vestiges amérindiens du peuple Pueblo (aussi appelé Anasazi, d’un nom Navajo signifiant « ancien peuple »). Les plus beaux vestiges sont des maisons et villages troglodytes construits à flan de falaise sous des arches naturelles.

Nous avons visité le plus grand village, Cliff Palace, accompagné d’un ranger. Evidemment, la visite était en anglais et nous avons dû jouer les traducteurs pour les filles.

Les indiens Pueblo étaient sédentaires. Ils vivaient de la chasse et de la culture du maïs, de la courge et de l’haricot. Les cultures se faisaient sur les terres fertiles du plateau. Ils maîtrisaient les techniques d’irrigation, la fabrication des outils, la poterie, le tissage… Ils commerçaient avec les peuples voisins et se procuraient ainsi des matières premières non disponibles dans leur environnement proche.

Ce qui fascine, ce sont évidemment les constructions troglodytes. Ces anfractuosités dans les falaises ont été choisies car elles protégeaient des dangers extérieurs, de la pluie et du vent ; elles ont été choisies pour leur éclairage naturel et probablement pour la beauté des paysages. Le village de Cliff Palace est exceptionnel par ses dimensions. On estime qu’il comptait probablement 150 pièces avec des constructions minutieusement agencées aussi bien horizontalement que verticalement (certaines habitations comptant jusqu’à 4 niveau). L’accès est difficile car il faut descendre d’environ 30 m depuis le plateau pour atteindre le site. De nos jours, on y accède par un escalier aménagé dans la pierre qui correspond vraisemblablement à l’ancien couloir de descente qu’empruntaient les pueblos. La remontée se fait par des échelles. Les constructions sont très bien conservées car elles sont à l’abris du ruissellement et du vent.

Les indiens pueblos ont vécu dans ce canyon pendant 700 ans transmettant leurs techniques et leurs traditions, de génération en génération, par voie orale ; et, curieusement, à la fin du XIIIème siècle (donc avant l’arrivée des européens), en l’espace d’une ou deux générations, ils ont abandonné ces lieux. Il existe plusieurs théories pour expliquer ce départ massif. Certains avancent la possibilité d’un tarissement des ressources naturelles (raréfaction des animaux, changement climatique…). D’autres évoquent une guerre éventuelle avec des tribus ennemies. D’autres encore expliquent que les indiens pueblos auraient quitté ces lieux, poussés par des motivations spirituelles, en quête d’un nouveau sanctuaire.

Les Hopis (Arizona) et les Zuñis (Nouveau Mexique), descendants des pueblos continuent de perpétuer de nos jours les traditions de leurs ancêtres.

Quelques photos du parc…

 

 

Les hautes plaines du Colorado vues depuis Mesa Verde

 

 

 

Vues du Canyon où sont construites les habitations des pueblos

 

 

 

Vue d’ensemble de Cliff Palace

 

 

 

Cliff Palace

 

 

 

Autre village

 

 

 

Une partie du parc a subi plusieurs incendies dont la végétation portent encore les stigmates

 

Toronto, vue de la tour CN

Dans le précédent article, j’ai posté des photos de la ville de Toronto prises depuis la tour CN. La vue depuis la plateforme est magnifique. En contemplant cette forêt de tours, j’éprouve des sentiments multiples. Tout d’abord, je suis impressionné par le gigantisme et même la démesure de la ville. Je suis fasciné par la beauté de ce paysage urbain façonné par la main de l’homme : le dégradé de couleurs, les reflets et les jeux de lumière, les formes… Ensuite, je m’interroge sur les raisons d’une telle concentration, d’une telle densité d’habitations. Est-ce raisonnable? Les tours se font de l’ombre entre elles. Cela crée des problèmes de circulation et de stationnement. Est-ce même utile dans un pays où l’espace ne manque pas? Malgré tous ces reproches que je sens poindre en moi, je ne peux m’empêcher de rester admiratif devant ce paysage. J’y vois le fruit d’un travail collectif ; j’y vois la volonté des hommes de s’extraire de leur condition en construisant des structures gigantesques, qui resteront au-delà de leur existence et laisseront une trace de leur passage sur Terre. Certains parleront de vanité. Ils n’ont pas tort. Le temps réduira en poussière ce paysage comme un château de sable. Mais c’est précisément parce que rien n’est éternel qu’il faut s’émouvoir devant un tel spectacle.