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La mère de l’Arménie

Cette statue érigée en 1967 remplaça une statue monumentale de Staline, inaugurée en 1950 et déboulonnée en 1962. La statue actuelle mesure 22 m de haut. Elle est placée sur un socle de 29 m qui abrite le musée de la Défense, consacré principalement aux soldats arméniens ayant combattu durant la seconde guerre mondiale et pendant le conflit du Haut-Karabagh. Etonnamment, Charles Aznavour figure en bonne place dans le musée. Le site, au coeur du parc de la Victoire, abrite également une tombe du soldat inconnu et d’anciens véhicules militaires.




 

Japon, repères historiques (2ème partie) : de l’époque Meiji à la fin de l’occupation américaine

L’empereur Meiji accède au trône en janvier 1868. Le début de l’ère Meiji est proclamé en octobre 1868. Mais les partisans de l’ancien régime, le shogunat Tokugawa, prennent les armes et ne sont soumis militairement qu’en 1869. Cependant, dès 1868, le nouvel empereur entreprend une grande modernisation du pays, fortement inspirée des modèles occidentaux et reposant sur une plus grande centralisation de l’Etat. Une constitution est adoptée le 11 février 1889, donnant un pouvoir important à l’empereur, et qui restera en vigueur jusqu’en 1947. Le Japon connaît une forte croissance économique et démographique jusqu’en 1915 (la population passe de 30 à 50 millions d’habitants en moins de 50 ans). Les conditions de travail extrêmement difficiles dans l’industrie conduisent à la diffusion d’idées socialistes venues d’Europe et à l’émergence de premières règles pour limiter le travail. Ainsi en 1911, l’âge minimum pour travailler est fixé à 12 ans et la durée du travail journalier est bornée à 10 heures pour les femmes et les enfants.

L’ère Meiji est également marquée par deux succès militaires importants du Japon qui consacre son ambition impérialiste. La première est le résultat d’une guerre menée contre la Chine entre 1894 et 1895 et ayant pour enjeu la Corée, état vassal de la Chine. La victoire japonaise conduit à la signature du traité de Shimonoseki qui prévoit l’abandon de la suzeraineté chinoise sur la Corée, placée sous protection japonaise, et la cession de la Chine au Japon d’un certain nombre d’îles, la plus importante étant Formose (aujourd’hui Taïwan). Taïwan puis la Corée sont transformées en colonies respectivement en 1905 et 1910. Le second succès japonais est obtenu face aux russes en 1905 dans le cadre d’une guerre débutée un an plus tôt et ayant pour enjeu le contrôle de la Mandchourie. Il permet au Japon d’occuper la moitié sud de l’île de Sakhaline. Durant la première guerre mondiale, le Japon se range aux côtés des alliés et prend possession des territoires allemands dans le Shandong (Chine continentale). A la fin de la guerre, les revendications japonaises sur le Shandong sont confirmées dans le Traité de Versailles, malgré l’opposition chinoise.

L’empereur Meiji meurt en 1912. L’empereur Taisho lui succède marquant le début de l’ère du même nom. Taisho souffre d’une maladie cérébrale, liée aux séquelles d’une méningite contractée quelques semaines après sa naissance. Il s’avère dans l’incapacité de gérer les affaires de l’Etat. Le pouvoir se déplace vers le parlement du Japon, la Diète. Cette ère est caractérisée par un renforcement de la démocratie et un fort développement économique. Taisho meurt le 25 décembre 1926.

L’empereur Showa (Hirohito) lui succède. Après la crise internationale de 1929, un mouvement nationaliste radical émerge au Japon. Il est favorisé par le prestige que l’armée tire de ses victoires passées et présentes. Dès 1931, le Japon envahit la Mandchourie. En 1932, le Japon y crée l’Etat fantoche du Mandchoukouo. En janvier 1932, le Japon prend possession de Shanghai. Finalement, le 15 mai 1932, les militaires prennent le pouvoir en assassinant le premier ministre japonais, Inukai Tsuyoshi, mettant ainsi fin au régime démocratique qui avait émergé après la première guerre mondiale. Le Japon quitte la Société des Nations en 1933. En novembre 1936, le Japon signe le pacte anti-Komintern avec l’Allemagne hitlérienne. Une nouvelle phase d’expansion en Chine débute en juillet 1937, donnant lieu à des massacres de population, notamment à Nanjing où 200.000 chinois sont exécutés. La population japonaise est opposée au conflit et n’est pas informée des exactions commises par son armée. Au Japon, la répression vis-à-vis des opposants politiques s’intensifie. En 1938, les militaires ambitionnent d’étendre leur possession au nord et attaquent la Russie. Ils subissent des revers qui arrêtent l’expansion au nord. Le Japon signe finalement le 13 avril 1941, un pacte de non agression avec la Russie. Le début des conflits en Europe et les premières victoires allemandes, affaiblissent les puissances européennes en Asie. Le Japon en profite dès 1940 pour tenter une expansion de son empire au sud. Le Tonkin est attaqué en septembre 1940, puis envahi. Le sud de l’Indochine française est à son tour envahie en 1941. Les Etats-Unis décident d’imposer un embargo sur le pétrole exporté vers le Japon pour asphyxier le pays. Se sentant menacés, les japonais attaquent simultanément les américains à Pearl Harbor et les britanniques en Malaisie, provoquant l’entrée en guerre des Etats-Unis dans le conflit mondial. Les japonais envahissent dans la foulée les Philippines, Hong Kong, Guam, les Indes orientales néerlandaises, la Birmanie. Leur progression est toutefois arrêtée au milieu de l’année 1942 et à partir de la bataille de Guadalcanal en février 1943, les japonais sont contraints de mener une guerre défensive. La reconquête américaine est inexorable mais lourde en pertes humaines. En juin 1945, les américains conquièrent l’île d’Okinawa. Un plan d’invasion du Japon est envisagé. Mais il est finalement décidé d’utiliser l’arme nucléaire, nouvellement conçue, pour accélérer la reddition japonaise. Hiroshima est bombardée le 6 août 1945 après un ultimatum resté sans réponse. Nagasaki est bombardée le 9 août 1945. Selon l’origine des chiffres entre 100.000 et 300.000 personnes seraient mortes suite à ces deux bombardements, auxquelles il faut ajouter les personnes irradiées pouvant être décédées plus tard. Le 9 août, les soviétiques envahissent la Mandchourie. Dès le 10 août, Hirohito annonce à ses proches sa décision d’accepter la capitulation. Il fait une allocution au peuple japonais le 14 août et émet le 17 août un édit ordonnant aux soldats de déposer les armes. La reddition est signée le 2 septembre. Le pays sort exsangue de la seconde guerre mondiale.

Entre 1945 et 1952, le Japon vit sous occupation américaine. Les Etats-Unis se portent d’emblée garants du retour à la démocratie. Les femmes obtiennent le droit de vote (rappelons que les femmes ont voté pour la première fois en France seulement en octobre 1945). Des élections législatives sont organisées en avril 1946 permettant un grand renouvellement de la classe politique. Une nouvelle constitution entre en vigueur en 1947. Les Etats-Unis aux prises avec la guerre froide, font du redressement économique du Japon une priorité. Le 8 septembre 1951, le Japon signe le traité de San Francisco par lequel il reconnaît l’indépendance de plusieurs pays d’Asie et affirme renoncer à toute revendication territoriale. Ce traité prévoit également la fin de l’occupation américaine. 48 pays, principalement parmi les vainqueurs de la seconde guerre mondiale, ratifient ce traité. La Chine signe un traité de paix séparé en 1952.

 

Hualien et la communauté Tzu Chi

Hualien est une ville qui compte environ 120.000 habitants. La ville en elle-même présente peu d’intérêt, mais elle constitue l’étape idéale pour visiter le parc national de Taroko. Hualien dispose d’une importante base militaire, peut-être la plus importante du pays? On comprend aisément que le lieu sur la côte est, à l’abri de la chaîne de montagnes, loin des grandes agglomérations, est le lieu idéal sur le plan stratégique, pour implanter une telle base. Nous avons souvent entendu les chasseurs volés au-dessus de nos têtes. Mis à part cela, la ville n’est pas désagréable. Elle a un côté provincial qui nous a changé de Taipei. Hualien compte un nombre incroyable de restaurants pour une ville de cette taille. Tripadvisor en recense près de 600!

Nous avons dormi 3 nuits à Hualien, de façon à consacrer deux jours au parc de Taroko. Malheureusement, il a plu le second jour et nous avons eu la flemme de sortir en randonnée dans ces conditions. Le bon côté des choses est que nous avions anticipé ce risque la veille, en voyant les prévisions météorologiques. Nous avons donc profité du beau temps pour voir le maximum de choses.

Pour le second jour, j’avais fait la liste des 3 ou 4 choses à voir dans la ville, sans grande conviction. Nous avons commencé par un temple bouddhiste : le hall de méditation Tzu Chi. Nous avons eu dû mal à nous garer dans les alentours. Je me rappelle avoir dit à Elise et aux filles, que nous n’en avions pas pour longtemps: 10-15 minutes peut-être. En fait, je pense que nous y avons passé plus d’une heure et demie. En arrivant dans le hall de ce grand bâtiment, des hôtesses sont venues vers nous avec des grands sourires, nous invitant à nous déchausser pour visiter. Ensuite, elles nous ont proposé de regarder un petit film sur l’histoire de la communauté Tzu Chi, puis de suivre une guide qui parlait un anglais impeccable. Un couple et leur grande fille, avaient déjà débuté la visite. Ils étaient sûrement indiens. Nous avons donc pris la visite en cours. La guide nous a présenté le travail de secours qu’effectue la communauté quand des catastrophes naturelles surviennent dans le Monde. Nous avons découvert un travail impressionnant qui va des premiers secours, à l’assistance alimentaire et médicale, à la construction d’habitats d’urgence, à la reconstruction… La guide nous décrivait avec force détails tout ce travail en s’appuyant sur les panneaux d’exposition présents dans le bâtiment principal. Le lieu était luxueux, l’exposition remarquable par son graphisme et ses photos. Mais la présentation a duré longtemps, très longtemps. Je traduisais un peu pour les filles. Mais elles ont rapidement trouvé que c’était un peu trop long. J’ai cru au début que nos hôtes nous voyaient comme de futurs donateurs. En fait, non. Cette présentation était faite simplement avec fierté, pour le bonheur de faire-savoir et de partager leurs oeuvres. La guide semblait comme habitée. Je suis sorti impressionné par la visite et par la capacité d’empathie que certaines personnes développent. Il était déjà tard, et nous avons arrêté là notre visite de Hualien.

Le hall principal de la communauté Tzu Chi (notez le svastika).