Étiquette : La Paz

Départ pour São Paulo

Nous avons quitté la Paz au milieu de la nuit. Nous avions réservé une voiture avec chauffeur la veille au soir. Il était 3h30 du matin quand celui-ci est arrivé pour nous amener à l’aéroport El Alto, situé sur l’Altiplano. Autant dans la journée, La Paz était impressionnante de bruits et d’agitation, autant la nuit, le silence régnait et les rues étaient désertes. Les seuls bruits que l’on entendait étaient les chiens qui aboyaient ou hurlaient à la mort. Les rues étaient noires, vides, comme si toute trace de vie avait disparu. J’ai déjà vu des villes la nuit. Mais je n’en ai jamais vu d’aussi déserte, d’aussi lugubre. Sur la 1/2 heure de route que nous avons eue pour rejoindre l’aéroport, nous avons dû croiser tout au plus 2 ou 3 voitures. Le chauffeur ne s’arrêtait pas au feu rouge. De temps en temps, nous croisions une ombre qui ressemblait à un spectre sorti d’un cimetière. Cette traversée nocturne m’a fait une drôle d’impression. Je pense que je n’aurais pas été surpris de croiser une horde de morts vivants à la poursuite d’un malheureux chien. Cela m’a évoqué également les nouvelles de Borges où on ne sait plus où se termine le rêve et où commence la réalité. A un moment donné, deux hommes au bord de la route, dans cette ville morte, nous ont fait signe pour que la voiture s’arrête. Le chauffeur est passé sur la file de gauche et a accéléré. Je me disais que cette route de nuit présentait certains risques. Mais j’étais encore à moitié enveloppé des vapeurs du sommeil duquel le réveil m’avait extirpé brutalement et je ne parvenais pas à m’inquiéter réellement.

Nous sommes arrivés à l’aéroport à 4h du matin. Il était quasiment vide. Des avions devaient décoller avant le nôtre. Mais personne n’était présent pour l’enregistrement. Après une demi-heure d’attente, l’enregistrement a pu enfin commencer. Alice n’était pas bien, probablement indisposée par l’altitude et le réveil en pleine nuit. Elle a vomi avant d’arriver aux toilettes. 5 minutes plus tard tout allait mieux. Les bagages enregistrés et les billets en poche, nous nous sommes dirigés vers les contrôles de sécurité et nous avons pu embarquer à l’heure prévue, pour décoller à 6h.

Le vol n’était pas direct. Nous avons fait une escale d’une heure et demie à Santa Cruz de la Sierra.

Finalement, nous sommes arrivés à São Paulo avec un peu de retard. Clemencia, la cousine d’Elise, et Charles, son mari, nous attendaient à l’aéroport.

En sortant de l’aéroport, j’ai été immédiatement surpris par la différence avec la Bolivie. Les infrastructures étaient toutes très luxueuses, les habitations semblaient modernes. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est le parc automobile. La similitude avec l’Europe m’a frappé. En quelques heures de vol, nous étions passés de l’un des pays les plus pauvres à l’une des villes les plus modernes et les plus dynamiques d’Amérique du Sud.

La guerre du Pacifique

La guerre du Pacifique est un conflit qui opposa la Bolivie et le Pérou au Chili, à la fin du XIXème siècle. Lors de cette guerre, la Bolivie perdit son unique accès à la mer. Les conséquences de cette guerre ont été si négatives pour la Bolivie, qu’elle n’a eu de cesse de revendiquer, depuis, un accès au Pacifique. Très récemment, Evo Morales, le président de la Bolivie a porté devant la Cour Internationale de Justice (CIJ) une revendication territoriale, fruit de cette histoire, pour tenter de désenclaver le pays. Le 1er octobre 2018, la CIJ a rejeté la demande bolivienne.

Le colonel Eduardo Abaroa, mort en martyre lors de ce conflit, dans une attitude de défit qui rappelle celle du général Cambronne à Waterloo, est un héros national en Bolivie. Le 23 mars, jour de sa mort, est un jour férié, nommé jour de la mer.

Dans le téléphérique, La Paz

Le téléphérique est un moyen de transport parfaitement adapté pour une ville comme La Paz, qui présente des différences d’altitude aussi importantes d’un quartier à l’autre. Mais le passage de 3600 m à 4000 m en quelques minutes peut être difficile à encaisser pour l’organisme qui n’y est pas préparé. Nous avons tous les 4 ressentis de réelles difficultés à respirer lorsque nous sommes arrivés à 4000 m.