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Histoire du Vietnam, repères

Avant de parler des sites que nous avons visités, il m’a semblé utile de parler brièvement de l’histoire du Vietnam pour donner quelques clés de lecture (sources : Wikipedia, Lonely Planet).

Selon les récits légendaires, la nation vietnamienne serait née en 2877 avant JC sur le territoire de l’actuelle ville de Canton, en Chine. Les viets, aussi appelés kinhs, se seraient installés dans le delta du fleuve rouge (région d’Hanoi), et y auraient bâti le royaume de Van Lang. A partir du IIIème avant JC, les chinois, vainqueurs des viets, assoient leur domination sur la région pour près de 1000 ans. Sous la dynastie chinoise des Tang, le pays est un protectorat désigné sous le nom d’Annam, le « Sud pacifié », nom qui servira longtemps à le désigner en Occident. La chute de la dynastie Tang au Xème siècle en Chine et l’effritement du pouvoir central qui s’en suit, permettent l’émergence du royaume indépendant de Dai Viet (le « Grand Viet »), qui continue cependant de verser un tribut à la Chine.

Du Ier au VIème siècle, le sud du Vietnam fait partie du royaume hindouiste de Funan, dont la capitale est Angkor Borei (à environ 50 km au sud de l’actuelle Phnom Penh), considérée comme le berceau de la civilisation khmer.

A la fin du IIème siècle, le royaume hindouiste de Champa émerge dans l’actuelle région centre du Vietnam (autour de Danang). Celui-ci s’étend progressivement vers le sud, dans les siècles qui suivent.

La carte ci-dessous montre l’organisation des royaumes en Asie du sud-est au XIVème siècle.

Au cours des siècles suivants, les viets poursuivent leur marche vers le sud (Nam Tien) en anéantissant le royaume de Champa et en gagnant des territoires au dépens de l’empire Khmer. Entre le milieu du XVIe siècle et la fin du XVIIIe siècle, le pays est politiquement divisé en deux familles rivales, les Trịnh au Nord et les Nguyen au Sud, tandis que les empereurs de la dynastie Lê ne conservent qu’un pouvoir symbolique. Au début du XIXème, la famille Nguyen s’impose avec l’aide de la France et fonde une nouvelle dynastie impériale. Le pays prend le nom de Việt Nam tout en continuant de reconnaître la Chine comme puissance suzeraine.

Au milieu du XIXème siècle, la situation entre la France et le Vietnam devient conflictuelle et conduit à l’invasion du sud du pays par l’armée du Second Empire, en 1858. La France l’annexe pour en faire la colonie de Cochinchine. Entre 1881 et 1885, la France cherche à étendre sa domination sur le nord du pays et provoque une entrée en guerre de la Chine. Le conflit sera remporté par la France et aboutira à la création d’un protectorat organisé en deux régions : l’Annam au centre du pays, le Tonkin au nord du pays. En 1887, la France réunit les 3 régions vietnamiennes et le Cambodge en créant l’Indochine française.

Dans les années 1930, le Parti communiste indochinois, dirigé par Nguyen Aï Quoc, futur Hô Chi Minh, organise des insurrections, durement réprimées. Le Japon envahit l’Indochine française en 1940 et l’occupe jusqu’en 1945. En août 1945, le front nationaliste Viet Minh, dirigé par le Parti Communiste d’Hô Chi Minh s’empare du pouvoir. Les français de leur côté reprennent progressivement le contrôle de l’Indochine. Les tentatives de négociations entre les deux parties échouent et aboutissent à la guerre d’Indochine en 1946. Soutenu par la Chine, le Viet Minh prend l’avantage. Suite à la défaite de la France lors de la bataille de Dien Bien Phu, le 7 mai de 1954, les deux parties signent les accords de Genève reconnaissant l’indépendance du nord Vietnam (République Démocratique du Vietnam) et prévoyant l’organisation d’un référendum dans le sud Vietnam pour la réunification du pays. Le premier ministre du sud Vietnam refuse l’organisation du référendum et proclame la naissance de la République du Vietnam. Les américains qui veulent endiguer la progression du communisme, se substituent aux français en tant que protecteurs du sud Vietnam. Ils interviennent militairement à partir de 1964. Après des années d’un conflit sanguinaire et sans espoir de victoire, les américains finissent par se retirer du pays en 1973. L’armée du sud Vietnam n’est plus en mesure d’arrêter la progression de l’armée du Vietnam nord. Saigon tombe le 30 avril 1975 et est rebaptisée Hô Chi Minh Ville. Le pays est réunifié en 1976.

Pour résister aux tentations impériales de la Chine, le Vietnam se rapproche de la Russie. A partir de la seconde moitié des années 80, le Vietnam entame sa propre perestroïka, le Doi moi. Si l’économie se libéralise progressivement permettant au Vietnam de devenir un pays dynamique dans la région, son système politique continue de reposer sur le principe du parti unique (Parti Communiste Vietnamien).

 

Quelques mots sur l’histoire du Cambodge

Après sa chute face aux thaïs du Royaume d’Ayutthaya en 1431, Angkor perd son statut de capital au profit de Phnom Penh. L’empire Khmer disparaît et laisse la place à un petit pays dominé par ses voisins.

En 1863, le Cambodge passe sous protectorat français. Il est par la suite intégré à l’Indochine française. Le pays acquiert son indépendance le 9 novembre 1953 à la fin de la guerre d’Indochine.

Devenu monarchie constitutionnelle sous le règne de Norodom Sihanouk, qui accéda au trône en 1947, le pays est un temps neutre dans le conflit vietnamien. Toutefois à partir de 1966, le Cambodge apporte un soutien logistique aux combattants nord-vietnamiens en autorisant le transit de matériel et de troupes sur son territoire. Mais en 1967, Norodom Sihanouk voit naître sur son territoire une insurrection menée par les khmers rouges, communistes d’inspiration maoïste. Il confie la direction du gouvernement au militaire Lon Nol et sollicite l’aide américaine pour résister à l’insurrection des khmers rouges. En 1970, Lon Nol profite d’un déplacement de Norodom Sihanouk à l’étranger pour le renverser. Les américains soutiennent le nouveau pouvoir dans le cadre de la stratégie d’endiguement du communisme. Avec le soutien des américains, Lon Nol parvient à contenir la progression des khmers rouges au prix d’une guerre faisant 600.000 à 800.000 morts. Mais le retrait des américains dans la région est fatal au régime en place et les khmers rouges de Pol Pot s’emparent de Phnom Penh le 17 avril 1975. Ils instaurent une dictature militaire.

Le régime des khmers rouges vide les villes de leurs habitants et les envoient dans les campagnes dans un objectif de « rééducation ». Les élites sont systématiquement traquées, déportées ou exterminées. Le simple fait de parler une langue étrangère ou de porter des lunettes est un danger. Le régime est particulièrement sanguinaire. 1,7 millions de personnes seraient mortes durant la période des khmers rouges, du fait des persécutions ou des famines.

Inquiet de la dérive de son voisin, le Vietnam envahit le Cambodge le 25 décembre 1978 et détruit les rizières, entraînant la chute du régime. Il instaure un régime communiste proche de celui qui existe alors au Vietnam. Une guérilla soutenue par la Thaïlande s’engage alors. Elle durera tout au long des années 80 ravageant le pays, disséminant d’innombrables mines, causant des périodes de famines, d’épidémies dans un pays ruiné et sans ressources.

En 1989, les troupes vietnamiennes quittent le pays et laissent la place à des soldats de l’ONU. Le pays retrouve progressivement une certaine autonomie. Norodom Sihanouk revenu d’exil, devient de nouveau roi en 1993 avant d’abdiquer en 2004 au profit de son fils, Norodom Sihamoni. Nommé premier ministre dès 1985, avec le soutien des vietnamiens, Hun Sen perd les élections en 1993, mais parvient à se maintenir proche du pouvoir. Il reprend le pouvoir par la force en 1997, avant de se faire élire premier ministre en 1998. Le PPC (Parti du peuple cambodgien), ancien parti communiste du Cambodge a depuis remporté toutes les élections, garantissant le maintien au pouvoir de Hun Sen. Celui-ci est accusé d’avoir instauré un régime autoritaire. Néanmoins, la période de stabilité que connaît le pays depuis 20 ans, attirent les investisseurs. Entre 1998 et 2007, la croissance annuelle moyenne du PIB est d’environ 10%. 3 ans après la crise de 2008, le Cambodge retrouve une croissance annuelle supérieure à 7% qui se maintient depuis.