La carte ci-dessous représente la zone d’influence des mayas au moment de la conquête espagnole. J’ai également identifié les sites que nous avons prévus de voir durant notre séjour : dans l’ordre, Tulum, Cobá, Chichén Itzá, Uxmal, Edzná, Palenque.

La civilisation maya est une des plus anciennes de la région. Les traces archéologiques attestent d’une architecture existant 1000 avant JC. A titre de comparaison, les aztèques, dont la zone d’influence se trouvait plus au nord, notamment autour de Mexico, se seraient installés dans la région aux alentours de 1400 après JC. En France, on a tendance à rapprocher ces deux peuples et à les considérer comme les deux civilisations majeures de l’Amérique précolombienne dans cette zone géographique. C’est une simplification qui oublie d’autres peuples pré-colombiens de l’actuel territoire mexicain (zapotèques, toltèques, huaxtèques, mixtèques…).

Une chose est certaine, la civilisation maya, du fait de sa longévité est une des plus importantes de l’ère pré-colombienne.

Après avoir vaincu les aztèques en 1521, les espagnols se lancèrent à la conquête des territoires mayas. Dès 1524, les mayas habitant les régions au nord du Guatemala furent défaits. En revanche, la résistance maya fut beaucoup plus forte dans la péninsule du Yucatán et la conquête espagnole fut plus progressive. Mérida fut fondée par Francisco de Montejo « el Mozo » (le jeune) en 1542. Et le dernier Etat maya, le royaume itzá de Tayasal, ne succomba qu’en 1697.

Si les mayas tombèrent après les aztèques, l’influence de leur civilisation avait fortement diminué bien avant l’arrivée des espagnols. Les historiens identifient une période classique, âge d’or de la civilisation maya, dont l’effondrement se situe autour de l’an 1000 après JC. Durant la période classique, le paysage politique s’organise autour de quelques grandes cités concurrentes qui entrent régulièrement en conflit. Après l’an 1000, les grandes constructions s’arrêtent et le monde maya semble s’émietter en une multitude de petites cités avec une influence beaucoup plus réduite. Les raisons de cette évolution brutale font l’objet de thèses multiples. Il semblerait que les études les plus récentes privilégient la conjonction de plusieurs facteurs défavorables qui expliqueraient cette régression, certains étant internes, d’autres externes. Parce qu’elles font échos à l’enjeu majeur de notre temps, certaines causes internes retenues par les historiens m’ont particulièrement frappé. Il semblerait, en effet, qu’une crise écologique et climatique pourrait avoir fortement contribué à cette régression : des années de sécheresse, une déforestation massive pour les besoins de la construction et une surexploitation des sols pourraient avoir rendu des zones de culture, de pêche et de chasse moins productives (voire parfois stériles). Par ailleurs, l’augmentation de la population à l’époque classique aurait été trop rapide par rapport à ce que les avancées technologiques permettaient de gérer, en termes d’organisation et en termes d’approvisionnement en nourriture.

Ne sommes-nous pas en train de vivre la même chose, à l’échelle de la planète?