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Taipei (台北), Taitung (台東), Tainan (台南), Taichung (台中)

Avez-vous remarqué comme les noms de ces 4 villes taïwanaises se ressemblent? Le caractère (tai) peut signifier terrasse, autel, estrade ou bureau… Les caractères (bei), (dong), (nan), (zhong, prononcé « djong ») signifient respectivement nord, est, sud, milieu (ou centre). Vous noterez que les noms de ces villes écrits en caractères latins sont trompeurs. Quand je disais « taïtoung », on me regardait bizarrement et on me disait « ahhh… taïdong! ». De même quand je disais  « taïchoung », on me répondait « ohhh… taïdjong! »…

Voici, en tout cas, le mystère de ces ressemblances élucidé.

C’est l’occasion pour moi de vous dire à quel point, je trouve les idéogrammes beaux, magiques et fascinants.

 

Premier contact avec Taïwan

Après 3 heures de vol, nous sommes arrivés à 18h00 à Taoyuan, l’aéroport de Taipei. Un taxi réservé par notre hôte nous attendait. Mais nous avons eu un peu de mal à le trouver. La communication n’est pas aisée quand on arrive dans un pays sans possibilité de téléphoner! Nous nous en sommes sortis en envoyant des messages à notre hôte sur l’application Airbnb, accessible grâce au wifi de l’aéroport. Heureusement, celui-ci était réactif, et, après quelques échanges de messages, nous avons fini par retrouver notre taxi. C’est un peu luxueux de réserver un taxi à l’avance, mais c’est bien appréciable d’être accueilli ainsi dans un nouveau pays.

A Taipei, où nous sommes restés 6 jours, nous avons préféré louer un petit appartement en centre-ville à proximité du métro plutôt qu’un appartement plus grand mais nécessairement plus éloigné. Le taxi a mis environ 50 minutes pour faire le trajet de l’aéroport international au centre de Taipei. Il faisait nuit. Cette route m’a immédiatement fait ressentir la différence avec les trois derniers pays visités. Les infrastructures sont de grande qualité, avec de nombreux viaducs et des échangeurs impressionnants. La ville est constituée d’immeubles modernes qui brillent de mille feux dans la nuit taïwanaise. Les nombreuses enseignes publicitaires dans le centre-ville évoquent les images des villes japonaises. Nul doute que nous sommes arrivés dans un pays bien plus riche et développé que les précédents. Cette première impression n’a cessé de se confirmer depuis.

Notre appartement se situait dans une toute petite rue du centre ville dans le quartier animé de Zhongzheng. Nous avons d’ailleurs été surpris de voir le taxi pénétrer dans des rues aussi étroites où de nombreuses personnes marchaient sur la chaussée. Ces rues étaient jalonnées d’innombrables restaurants qui débordaient sur la voie publique. Finalement, le taxi nous déposa devant la porte d’un immeuble verrouillée par un digicode. Il était déjà parti quand je réalisai que notre hôte ne nous avait pas envoyé les instructions pour entrer dans l’appartement. Et il se mit subitement à pleuvoir des trombes d’eau. Nous nous abritâmes sous le porche de la maison d’en-face avec tous nos bagages. Nous scrutâmes la rue autour de nous, à la recherche d’une solution pour trouver un wifi afin de communiquer avec notre hôte. Nous découvrîmes qu’il n’y avait que des bars obscurs et des clubs aux devantures noires avec quelques femmes qui attendaient devant. Manifestement, il s’agissait de clubs pour adultes. Je me décidai à pénétrer dans le lounge à côté du porche, qui me semblait le lieu le plus accessible pour un touriste non averti. Deux jeunes hommes buvaient un verre et furent surpris de me voir entrer. La patronne ne parlait pas anglais. Finalement, l’un des jeunes vint à son secours et lui expliqua que je souhaitais utiliser le wifi pour contacter quelqu’un. Elle accepta avec gentillesse. Je pus ainsi contacter notre hôte et lui demander comment nous pouvions accéder dans l’appartement. Il me donna toutes les explications. Il y avait sur le côté de la porte de l’immeuble une petite boîte à clés avec un code, où se trouvait la carte magnétique qui ouvrait la porte extérieure, la porte principale de l’immeuble, actionnait l’ascenseur et ouvrait la porte de notre appartement. Un peu mouillés par la pluie, nous arrivâmes à l’appartement.

Il s’agissait d’un studio avec deux lits doubles qui remplissaient la quasi totalité de la pièce. A gauche de la porte d’entrée se trouvait une cuisinette avec une plaque électrique, un réfrigérateur et un lave-linge. Je pouvais toucher les meubles de la cuisine depuis mon lit en étendant simplement le bras. Nous n’avons pas utilisé la plaque électrique et nous n’avons pas cuisiné. Tout juste avons-nous utilisé le réfrigérateur pour stocker des boissons fraîches, du beurre, du lait, etc., pour pouvoir faire un petit-déjeuner sur le pouce le matin. La pièce unique se prolongeait par un balcon qui augmentait un peu l’impression d’espace. La salle de bain était impeccable avec des toilettes à la japonaise (jet d’eau automatique et système de séchage pour les fesses…). L’appartement était d’une propreté remarquable, avec des chaussons disponibles à l’entrée pour ne pas salir, des claquettes en plastique dans les toilettes et d’autres claquettes en plastique sur le balcon. En dépit de la petite taille de l’appartement, nous avons passé un très bon séjour dans cette location.

Après avoir posé les valises, nous sommes sortis pour aller dîner. Les taïwanais dînent tôt. 20h c’est un peu l’heure limite, même si les restaurants sont parfois ouverts jusqu’à 22h. Nous avons marché un peu et nous sommes entrés dans un restaurant de quartier, spécialisé en cuisine japonaise. Notre quartier en comptait des dizaines! Pour la première depuis notre départ de Paris, nous avons lutté pour choisir quelque chose car les menus étaient écrits uniquement en chinois. Les petites photos nous aidaient à comprendre à peu près ce qui était servi, mais pas complètement! Quel poisson? Quelle viande? Quel légume? Ce genre de questions ne trouve pas toujours de réponses évidentes avec des petites photos où tous les aliments sont présentés coupés en petits morceaux. Les personnes du restaurant étaient très accueillantes. Nous étions les seuls clients, sans doute parce qu’il était déjà tard pour les habitudes locales.

Dans les jours qui ont suivi, nous avons pu tester de nombreux restaurants : plusieurs japonais et un taïwanais. Nous avons très bien mangé à Taipei. Nous avons eu également confirmation que nous étions dans un quartier « chaud » de la ville. « Chaud » pour sa vie nocturne et ses clubs pour adultes. Mais d’une tranquillité et d’une sécurité, fort appréciables. Partout, nous avons été accueillis avec les mêmes sourires, la même gentillesse. Nous avons rencontré très peu de touristes. Depuis le début de notre tour du Monde, c’est la première fois que j’ai eu à ce point un sentiment de dépaysement. Et cette impression de s’être un peu perdu est un grand plaisir en voyage.

 

Kuala Lumpur, Malaisie

 

La Malaisie est un pays de 27 millions d’habitants. Les malais constituent la communauté ethnique majoritaire avec plus de 60% de la population. Arrivent ensuite les chinois et les indiens qui représentent respectivement 25% et 10% de la population. La constitution indique que l’Islam est la religion de l’Etat mais que d’autres religions sont également pratiquées dans le pays.

Quelques éléments historiques sur la Malaisie

Les frontières naturelles qui délimitent la péninsule font que cette région de l’actuelle Malaisie était identifiée en tant que telle, sous le nom Malaya, dès l’antiquité. La présence de traces hindou-bouddhiques est attestée dès le IVème siècle après JC. Au XVème siècle, la ville de Malacca, qui se situe sur la route commerciale entre l’Inde et la Chine, contrôlée par les marchands musulmans, est le port le plus important d’Asie du sud-est. C’est à cette époque que les souverains de Malacca se convertissent à l’Islam.

Les européens arrivent dans le pays à partir du XVIème siècle, avec l’objectif de s’installer pour contrôler le commerce maritime. Ce sont, tout d’abord, les portugais qui s’emparent de la ville de Malacca, en 1511. Le sultan de Malacca déplace sa cour à Johor (à la périphérie nord de l’actuelle Singapour). Cette conquête profitera peu aux portugais qui voient les marchands musulmans détourner le commerce vers les villes rivales d’Aceh (nord de Sumatra) et de Johor. Ces derniers rêvent de reconquérir Malacca.

Les hollandais, alliés à Johor, prendront à leur tour possession de la ville en 1641 et y resteront implantés jusqu’en 1795, année où la France envahit les Pays-Bas, contraignant le souverain batave à fuir en Angleterre d’où il donnera des instructions pour que les anglais sécurisent les colonies néerlandaises. Auparavant, les anglais avaient déjà obtenu le territoire de Kedah, en échange d’une protection militaire contre les visées impériales des deux royaumes du nord : Birmanie, au nord-ouest, et Siam, au nord-est. Avec la bienveillance du souverain batave en exil, les anglais s’installent à Malacca. En 1819, les anglais fondent la ville de Singapour, dans le cadre d’un traité avec le sultan de Johor. Durant le XIXème siècle, les anglais étendent progressivement leur contrôle sur toute la région, jusqu’à créer en 1910, un protectorat britannique.

Durant la seconde guerre mondiale, le pays est envahi par les japonais. La Fédération de Malaisie devient indépendante dans le cadre du Commonwealth en 1957. En 1963, les colonies britanniques de Singapour, Bornéo du Nord (rebaptisé Sabah) et Sarawak sont regroupés dans une nouvelle fédération baptisée Malaysia. Des tensions existent avec les Philippines qui revendiquent le territoire de Sabah et surtout avec l’Indonésie qui revendique les territoires de Sabah et Sarawak. Le conflit armé est évité de peu en 1965. De son côté, Singapour quitte la fédération en 1965 et accède à l’indépendance.

Depuis l’indépendance, le pays est gouverné par une coalition dominante, le Barisan National, regroupant des politiques de diverses mouvances (centre, droite, islamique, nationaliste…). Pour la première fois, en 2018, le pays a connu une alternance avec la victoire d’une coalition de gauche et centre, Pakatan Harapan (« Alliance de l’espoir »).

La Malaisie a connu une expansion économique spectaculaire ces 25 dernières années. Le pays a aujourd’hui un PIB par habitant proche de ceux du Portugal, de la Pologne ou de la Hongrie.

Kuala Lumpur

Kuala Lumpur est la capitale économique du pays. Elle compte environ 1,7 millions d’habitants. La ville doit sa création en 1850 à la découverte de gisements d’étain. Elle se développe et devient capitale des états malais fédérés (sous la tutelle britannique) en 1896.

Durant la seconde guerre mondiale, la ville est dévastée. En 1942, elle est conquise par les japonais. A la fin de la guerre, la ville se reconstruit rapidement.

En 1969, elle est le siège de violences inter-ethniques entre les communautés malaises et chinoises. D’ailleurs, l’une des particularités de la ville par rapport au reste du pays est la forte communauté chinoise, équivalente en taille à la communauté malaise.

A partir des années 80, la ville se déploie en hauteur et devient une mégalopole internationale, dont les tours Petronas, un temps les plus hautes du Monde, deviennent le symbole.