Catégorie : Etapes

Kyoto

Kyoto fut capitale du Japon entre 794 et 1868. La ville a gardé de cette longue période, des trésors architecturaux et un patrimoine culturel inestimables. Elle semble souvent baignée dans la nostalgie de ces temps révolus. Les habitants se plaisent à entretenir cette relation avec le passé. C’est, par exemple, la ville où nous avons vu le plus de personnes déambuler en kimonos dans les rues. C’est particulièrement vrai sur les sites culturels où les femmes sont souvent parées de somptueux kimonos fleuris et colorés. Mais Kyoto est également une grande ville moderne qui compte 1,5 millions d’habitants.

Durant les 11 jours que nous avons passé à Kyoto, nous avons pu ressentir cette ambivalence entre tradition et modernité. Nous avons séjourné dans un petit appartement décoré de nombreux objets japonais : samouraïs miniatures, masques traditionnels, éventail, kimono accroché au mur, linge ornemental sur les lits et la table décoré d’estampes japonaises… L’appartement était petit mais extrêmement bien agencé avec tout le confort moderne. Nous avons eu la surprise de constater qu’il était également très bien équipé en ustensiles de cuisine. Comme il y avait un supermarché à quelques centaines de mètres de chez nous, nous avons cuisiné tous les jours. Tous les produits alimentaires étaient d’une qualité remarquable : viande délicieuse, poisson de grande fraîcheur, légumes et fruits savoureux. Sans voiture, nous ne pouvions pas faire de « plein de courses ». Du coup, nous y allions tous les jours. Nous étions devenus des habitués. Ce qui nous a frappés, c’est que tous les produits sont disponibles en petites quantités.

Nous étions situés à une station de train de la gare centrale de Kyoto, soit environ 15 minutes de porte à porte. Pour visiter la ville, nous avons jonglé entre les 2 lignes de métros, les lignes de train qui quadrillent la ville et le réseau de bus. En effet, contrairement à Osaka, le métro de Kyoto n’est pas très développé et il n’est pas suffisant pour se rendre sur les sites d’intérêt de la ville. La première fois où nous sommes arrivés dans l’immense gare de Kyoto, nous avons eu un peu de mal à nous repérer. Mais nous sommes vite devenus des habitués. Au bout de quelques jours, nous circulions quasiment les yeux fermés entre les correspondances multiples.

Nous avons passé 11 jours de rêve à Kyoto. Tout était parfait : l’appartement, la gentillesse des gens, les merveilles de la ville, un temps ensoleillé…

 

Nara

Nara est une ville de 360.000 habitants, située à une heure de train d’Osaka. Il est possible de faire l’aller et retour dans la journée depuis Osaka. Mais l’ambiance de la ville est si douce et il y a tant à voir qu’il serait dommage de ne pas y séjourner quelques jours. Nous y sommes restés 3 nuits et 2 jours. Nous aurions pu y rester le double de temps sans nous ennuyer.

Nara a été capitale entre 710 et 784, sous le nom d’Heijo-kyo. La ville a d’ailleurs donné son nom à cette époque, réputée pour l’intense activité culturelle qui l’a accompagnée. Elle fut la première capitale fixe du pays. Auparavant, les croyances attachées au shintoïsme conduisaient à détruire les palais des rois à leurs morts et à les reconstruire en un autre lieu.

Nara possède un patrimoine culturel exceptionnel constitué de nombreux temples bouddhistes et shintoïstes classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Etant donné que notre séjour était court, nous avons choisi un hôtel près de la gare et près du centre historique pour pouvoir tout faire à pied. Nous avons eu la chance de bénéficier d’un temps ensoleillé avec des températures idéales autour de 25°C. Le premier jour, nous avons marché 15 km (ce qui est notre record depuis notre départ). Et le lendemain, nous avons encore marché 9 km. Bien sûr nous étions fatigués. Mais nous avons fait ces distances sans nous en rendre compte, tant le temps était idéal et le paysage idyllique. J’imagine qu’à la période de la floraison des cerisiers ou en automne, le décor doit être encore plus incroyable.

Nous avons fait l’impasse sur les visites de musées et nous n’avons vu qu’une partie des monuments de la ville, ceux qui sont situés autour du parc. Ce parc est le lieu de vie de plus d’un milliers de daims qui s’y promènent en totale liberté et font le bonheur des visiteurs. Selon la tradition shintoïste, le dieu de la guerre Takemikazuchi vint sur le mont Mikasa, proche de Nara, chevauchant un daim, pour protéger la cité impériale. Depuis, les daims sont considérés comme des messagers des dieux. Pendant des siècles, les passants étaient tenus de s’incliner devant eux et la peine de mort était la condamnation prévue jusqu’en 1637 pour toute personne qui tuait un daim. Leur nombre déclina fortement pendant la seconde guerre mondiale du fait de la chasse. Après la seconde guerre mondiale, ils perdirent leur caractère divin au moment de la séparation de la religion et de l’Etat. En revanche, depuis 1957, ils sont protégés en tant que « trésor naturel ».

 

Osaka

Osaka compte 2,7 millions d’habitants selon le recensement de 2015, ce qui fait d’elle la troisième ville du pays après Tokyo et Yokohama. Bâtie au IIIème siècle, la ville a depuis son origine tiré sa richesse de son port. Elle a longtemps été le centre économique du pays. Ce n’est qu’au milieu du XXème siècle que Tokyo l’a supplantée.

Bien que moins touristique que Kyoto ou Tokyo, Osaka compte plusieurs sites qui justifient d’y séjourner. La ville est réputée pour sa cuisine. L’expression kuidaore (“manger jusqu’à en tomber”) est d’ailleurs sa devise. L’une des spécialités d’Osaka est l’okonomiyaki, forme de crêpe ou d’omelette remplie d’ingrédients salés et cuite sur une plaque chauffante.

Nous avons séjourné dans un quartier calme, bien que très proche du centre-ville. Notre appartement était situé près de la station de métro Hanazonocho. Les habitations étaient un mélange de petits immeubles et maisons individuelles. Le quartier comptait de nombreux petits commerces et restaurants. Souvent les gens nous saluaient en souriant dans la rue. Parfois, ils plaçaient les quelques mots d’anglais qu’ils connaissaient. A ce sujet, nous avons été surpris de constater que peu de japonais parlaient anglais. Beaucoup ne le comprennent pas, quelques uns le comprennent un peu mais ne le parlent pratiquement pas et rares sont ceux qui parviennent à tenir une conversation simple. Mais la communication parvient tant bien que mal à se faire. Leur gentillesse est si remarquable qu’elle compense la barrière linguistique.

Quand nous allons au restaurant, nous essayons d’en sélectionner qui ont des menus en anglais ou avec des photos. Il est, en effet, compliqué de choisir quelque chose, quand la carte est uniquement écrite en japonais et ne contient pas de photos. Quelques fois, les plats sont reconstitués en vitrine. Dans ce cas, on peut prendre une photo de la vitrine pour montrer ce que l’on désire. On finit toujours pas trouver une solution…

Nous avons aimé passé cette semaine dans ce quartier si calme et si dépaysant. L’espace de ces quelques jours, nous avons eu le sentiment d’être devenus des habitants du quartier.