Jour : 3 mai 2019

Nous avons quitté le Vietnam

Le Vietnam est l’un des pays où nous sommes restés le plus longtemps. Cela nous a permis de voyager avec lenteur en remontant du sud au nord par le train et en faisant de nombreuses étapes. Les voyages en train ont été parfois éprouvants mais ils nous ont donné l’occasion de découvrir la variété et la beauté des paysages.

Des pays d’Asie, le Vietnam est celui où je me suis senti le mieux. Les vietnamiens sont très accueillants et souriants. Dans l’ensemble, nous n’avons pas été confrontés à un tourisme de masse. En tout cas, beaucoup moins qu’en Thaïlande. Le pays est davantage préservé. Les européens sont minoritaires face aux touristes asiatiques et notamment chinois. Mais, une nouvelle fois, nous avons constaté que les français étaient un peuple de voyageurs car nous en avons rencontrés régulièrement. Le pays est beaucoup plus propre que ses voisins, même s’il reste des progrès à faire dans les trains ou les villes. La seule insécurité que j’ai pu ressentir est liée à la circulation chaotique et bruyante que l’on subit dans les villes. Enfin, c’est indéniablement le pays qui nous a proposé la cuisine la plus riche de saveurs.

J’ai beaucoup aimé les paysages du centre du Vietnam entre rizières et pics karstiques, la richesse du patrimoine architectural depuis les pagodes d’Hô Chi Minh, en passant par les maisons anciennes d’Hoi An, le palais impérial et les tombeaux d’empereurs de Hué, jusqu’au temple de la littérature à Hanoï. Je garderai un souvenir émerveillé de notre croisière dans la baie de Bai Tu Long. En revanche, j’ai trouvé Hanoï trop bruyante et polluée, même si Bangkok est pire encore.

Il aura manqué à notre voyage au Vietnam, une découverte des populations et des paysages du nord, entre montagnes et rizières en terrasse. Une prochaine fois peut-être…

 

Le Vietnam, pays multiethnique

Lors de notre dernier jour à Hanoï, nous avons tenté de visiter le mausolée d’Hô Chi Minh. Comme indiqué dans un précédent article, nous avons renoncé devant la file d’attente interminable. Du coup, nous avons changé nos plans et nous avons décidé de visiter le musée d’ethnographie consacré à la diversité ethnique du Vietnam et présentant les modes de vie et des objets caractéristiques des principales minorités.

Au cours de notre voyage au Vietnam, nous avons eu une vision assez complète de la diversité des paysages et nous avons visité de nombreux lieux culturels. Mais, finalement, nous sommes passés complètement à côté de la diversité ethnique qui est une des richesses du pays. Visiter ce musée, même s’il ne remplace pas le contact avec les groupes ethniques minoritaires, a permis de compenser en partie ce manque.

La raison pour laquelle, nous n’avions pas eu l’occasion de percevoir cette diversité ethnique est liée au fait que l’immense majorité de la population, celle qui vit dans les plaines appartient au groupe ethnique kinh (ou viet). Ce sont les gagnants de l’Histoire, ceux qui ont imposé leur culture, leur langue, ont investi le pays et ont prospéré. Les minorités ethniques se trouvent aux marges du pays, dans des zones où les frontières ont bougé ou dans des lieux difficilement accessibles et où les conditions de vie sont plus rudes, comme les montagnes. Certaines y sont installées depuis des époques ancestrales tandis que d’autres ont migré plus récemment. Finalement, le Vietnam regroupe sur son territoire un éventail d’ethnies représentatif de la diversité existant dans tout l’Asie du sud-est depuis les frontières de l’Inde jusqu’aux rives de la mer de Chine.

Le site cap-Vietnam fait une présentation synthétique à laquelle je vous renvoie si vous souhaitez plus d’informations sur le sujet. Le pays dénombre 54 groupes ethniques différents, regroupés en 8 familles linguistiques : les  viet-muongs, les thaïs, les môn-khmers, les hmong-dao, les kadaï, les austronésiens, les chinois han, les tibéto-birmans. Le site MaTonkinoise fournit une carte avec le positionnement des 54 groupes ethniques. Ils sont de taille très variés, certains comptant seulement quelques centaines d’individus.

Si la reconnaissance des minorités et des spécificités culturelles est une bonne chose, je m’interroge sur la pertinence d’un tel découpage. Pourquoi vouloir ainsi mettre une étiquette ethnique sur chaque groupe? N’y-a-t’il pas un risque d’enfermer certaines catégories de la population dans des rôles de représentants d’ethnies plutôt que comme citoyen à part entière? Ces populations désirent-elles en pleine connaissance de cause perpétrer des coutumes ancestrales ou sont-elles piégées dans un rôle qu’ont leur a assigné dans un but touristique et de communication?