Je continue mon tour des religions asiatiques que je connaissais mal auparavant. Aujourd’hui, j’ai choisi de vous parler du bouddhisme, car nous avons vu de très nombreux temples bouddhistes en Thaïlande. Il me semblait utile de vous donner quelques repères avant de poster des articles et des photos sur le blog. Wikipédia est resté mon outil de travail principal dont certains passages, figurant entre guillemets, sont repris mot pour mot.

Le bouddhisme est né en Inde au Vème siècle avant Jésus-Christ. A l’origine de cette religion, on trouve un guide spirituel, Siddhārtha Gautama, né au Népal au VIème ou Vème siècle avant JC et qui aurait vécu près de 80 ans dans le nord-est de l’Inde. Fondateur d’une communauté de moines voyageurs, ses enseignements se seraient transmis par la voie orale pendant plusieurs siècles avant d’être consignés dans les textes sacrés du bouddhisme, le Tripitaka (ou trois corbeilles).

Le bouddhisme serait actuellement la quatrième religion par le nombre de pratiquants (entre 250 et 500 millions) derrière le christianisme, l’islam et l’hindouisme. Selon les historiens des religions, elle est la seule des grandes religions à avoir régressé au XXème siècle du fait des persécutions dont elle a été victime en Asie par les régimes communistes.

 

Quatre nobles vérités et chemin octuple

Ce sont les vérités essentielles que tout bouddhiste doit connaître. « Elles énoncent le problème de l’existence, son diagnostic et le traitement jugé adéquat :

  1. La vérité de la souffrance (duhkha) : toute vie implique la souffrance, l’insatisfaction ;
  2. la vérité de l’origine de la souffrance : elle repose dans la soif (tṛṣṇā) : le désir, les attachements ;
  3. la vérité de la cessation de la souffrance : la fin de la souffrance est possible ;
  4. la vérité du chemin : le chemin menant à la fin de la souffrance est la voie médiane, qui suit le Noble Chemin octuple. »

Le chemin octuple est composé des attitudes suivantes :

  1. la compréhension juste (Sammā diṭṭhi),
  2. la pensée juste (Samnā saṅkappa),
  3. la parole juste (Sammā vācā),
  4. l’action juste (Sammā kammanta),
  5. le mode de vie juste (Sammā ājiva),
  6. l’effort juste (Sammā vāyāma),
  7. l’attention juste (Sammā sati),
  8. la concentration juste (Sammā samādhi).

 

Trois caractéristiques de l’existence

« Les trois caractéristiques ou marques de l’existence, trilakshana sont :

  • L’Anātman (absence de soi, impersonnalité) : il n’y a rien dans le monde qui ait une existence indépendante et réelle en soi, donc aucune âme, aucun soi, mais une simple agrégation de phénomènes conditionnés.
  • L’Anitya (impermanence) : tout est constamment changeant dans les phénomènes, on ne peut absolument rien y trouver de permanent.
  • Le Duḥkha (souffrance) : aucun phénomène ne peut nous satisfaire de manière ultime et définitive. »

 

Renaissances

Les 3 poisons de l’esprit selon les bouddhistes (tṛṣṇā : soif ou avidité ; dveṣa : colère ou aversion ; moha : ignorance) emprisonnent les hommes dans le cycle des renaissances (Saṃsāra). Le monde dans lequel ils renaîtront après leur mort dépend de leur karma (la somme de leurs actions). Toutefois, il ne s’agit pas de réincarnation car les bouddhistes ne croient pas en l’existence d’une âme. Celui qui renaît n’est pas le même.

 

Eveil ou bodhi, bouddha

L’objectif du bouddhisme est d’atteindre l’éveil, par une extinction du « désir égotique et de l’illusion, causes de la souffrance de l’homme. » Cet éveil doit conduire à l’altruisme.

Un bouddha est une personne qui a atteint l’éveil. Siddhārtha Gautama est considéré comme le bouddha historique.

Il existe différentes branches dans le bouddhisme.

Pour les adeptes du Theravāda (Thaïlande, Cambodge, Myanmar, Laos), « l’éveil est la compréhension parfaite et la réalisation des quatre nobles vérités ; il s’agit de se réveiller du cauchemar des renaissances successives. L’homme éveillé atteint le nirvāṇa (l’illumination), et échappe complètement à la souffrance lors de sa mort. Le cycle des renaissances et des morts est donc brisé. »

Pour les adeptes du Mahāyāna (Chine, Vietnam, Corée, Japon), « l’éveil est la sagesse personnelle et est utilisée pour venir en aide à autrui, par le biais du transfert de mérites et la prise de conscience de sa propre nature de Bouddha (la nature essentielle de tout être possédant une conscience, de tout être vivant). » Pour cette branche du bouddhisme, une personne ayant atteint l’éveil ( bodhisattvas) peut continuer de vivre dans le monde en aidant par compassion les autres êtres vivants à s’éveiller à leur tour.

 

Les représentations de Bouddha

Les statues de Bouddha sont représentées avec des gestes symboliques (mudrā en sanskrit). Chaque attitude a une signification particulière. Voici les principales représentations :

  • « La Dhyāni-Mudrā, ou mudrā de la méditation. En position assise, la main droite repose dans la main gauche posée dans le giron, paume en l’air et les deux pouces s’effleurant.
  • La Bhûmisparsha-Mudrā, ou mudrā de la prise de la terre à témoin. Même position que la Dhyâni-Mudrâ, mais la main droite est posée sur le genou, les doigts effleurant la terre. Dans sa dernière méditation avant l’éveil, Bouddha subit les attaques de Māra, personnification du mal, qui tenta divers stratagèmes pour interrompre sa méditation. Finalement, Māra nia la réalité de l’éveil du Bouddha, arguant qu’il n’y avait pas de témoin ; celui-ci toucha alors la terre, qui était son témoin.
  • La Vitarka-Mudrā, ou mudrā de l’enseignement et de l’argumentation. En position debout ou assise, la main droite est relevée au niveau de l’épaule et le pouce forme avec l’index un cercle, les autres doigts étant relevés. Le bras gauche est au niveau de la taille, la main effectuant le même geste ou parfois la paume tournée vers le haut.
  • La Dharmachakra-Mudrā, ou mudrā de la mise en marche de la roue de la loi (dharma). En position assise ou debout, les deux mains sont devant le corps au niveau de la taille, la paume droite tournée vers l’extérieur, la gauche vers l’intérieur, pouce et index joints formant deux cercles tangents, la main droite à la verticale, la gauche à l’horizontale.
  • L’Abhaya-Mudrā, ou mudrā de l’absence de crainte et de la protection. En position assise ou debout, avec une seule main en avant, doigts joints vers le haut, paume vers l’extérieur. En Asie du Sud-est (mais pas en Inde), les deux mains sont parfois utilisées, cette attitude étant alors appelée « calmant l’océan ».
  • La Mettakaruna-Mudrā, ou mudrā de la bienveillance et de la compassion. En position debout, les deux bras le long du corps, les mains dans le prolongement, légèrement détachées du corps, paume vers l’intérieur.
  • L’Añjali-Mudrā, aussi appelée Pūjā-Mudrā, ou mudrā du salut et de la considération. Les deux mains sont paumes jointes, doigts tendus, au niveau de la poitrine, les doigts sous le menton. C’est le geste traditionnel du salut en Asie.
  • Position de la contemplation de l’arbre de la Bodhi : les deux bras descendent le long du corps et les mains sont croisées au niveau du poignet, paumes reposant sur les cuisses. »