Polynésie Française

Quand on centre Google Maps sur le Pacifique, on aperçoit quelques points dans le Pacifique Nord (Hawaï) et quelques îles à l’ouest de la ligne de changement de jour (Samoa, Fidji, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie), mais rien dans le Pacifique sud à l’est de la ligne de changement de jour. Il faut commencer à zoomer une première fois pour découvrir Papeete (capitale de la Polynésie) et Hanga Roa (Ile de Pâques), puis une seconde fois pour découvrir Vaitape (Bora Bora), puis une troisième fois pour voir apparaître l’archipel des Tuamotu, et progressivement une multitude d’atolls et de petites îles apparaissent. Il n’est pas évident de les localiser, car plus on zoome, plus on perd les repères géographiques qui permettent de les situer les uns par rapport aux autres. Google Maps est très mal adapté pour visualiser l’étendue de la Polynésie Française. La carte ci-dessous extraite de Wikipedia donne une vision globale des îles qui appartiennent à la Polynésie Française.

 

Et cette autre carte, établie par Air Tahiti, permet de mesurer l’immensité de la surface couverte par la Polynésie en faisant une comparaison avec l’Europe.

 

Ce territoire rassemble 5 archipels (l’archipel de la Société, l’archipel des Tuamotu, l’archipel des Gambier, l’archipel des Australes, les Marquises), 118 îles principales dont 76 sont habitées et englobe environ 5 millions de km2 d’eaux marines, ce qui représente près de la moitié des eaux marines françaises (11 millions de km2). J’en profite pour indiquer que la France est la deuxième nation marine dans le Monde, derrière les Etats-Unis, et qu’elle est la seule à être présente sur les 4 océans (source : ministère de la transition écologique et solidaire, ici).

Sur les cartes du Monde, il est difficile de localiser la Polynésie. Quand Magellan a traversé le Pacifique sud, il est passé seulement à côté de deux atolls déserts qu’il a considérés sans intérêt (« las islas infortunadas »). L’un d’entre eux pourrait être l’atoll de Puka Puka, au nord-est de l’archipel des Tuamotu. Pourtant, quand on se pose en avion sur l’une de ces îles, on découvre un monde avec une identité culturelle forte, un monde qui vit en osmose avec l’océan.

La Polynésie est une Collectivité d’Outre-Mer. Elle bénéficie d’une large autonomie.

 

Histoire

Le peuplement de la Polynésie se serait fait au IIème et IIIème siècle de notre ère par des populations venues d’Asie du sud-est, les Austronésiens. Les Marquises auraient été les premières îles colonisées.

Les européens ont exploré la Polynésie aux XVIIème et XVIIIème siècles. Tahiti n’a été découverte qu’en 1767 par le britannique Samuel Wallis. Louis-Antoine de Bougainville, le premier français à organiser un tour du Monde entre 1766 et 1769, accoste à Tahiti en 1768. A la fin du XVIIIème siècle et au début du XIXème, les britanniques exercent leur domination sur les îles de la Société, avec le soutien de la famille Pomaré régnant à Tahiti. Les archipels des Marquises et des Gambier sont eux sous domination française. En 1843, Tahiti passe sous protectorat français. En 1880, Pomaré V cède son royaume à la France. Progressivement, entre 1887 et 1901, les îles restées indépendantes sont intégrées à la colonie française baptisée EFO (Etablissements Français d’Océanie).

En 1942, l’armée américaine installe sur Bora Bora une base militaire et construit une piste d’atterissage qui fut longtemps la plus longue de Polynésie.

En 1946, les EFO deviennent un Territoire d’Outre-Mer. Les habitants obtiennent pour la première fois le droit de vote. En 1957, la loi Deferre accroît l’autonomie accordée au territoire qui prend le nom de Polynésie Française. L’avènement de la Vème République marque au contraire un recul de l’autonomie avec l’installation du Centre d’expérimentations du Pacifique qui se traduira par l’arrivée de plusieurs milliers de militaires et techniciens et conduira aux essais nucléaires (46 essais atmosphériques entre 1966 et 1974, puis 150 essais souterrains jusqu’en 1996).

 

La question de l’indépendance

En 1958, une majorité de polynésiens votent en faveur de la constitution de la Vème République et l’intégration de la Polynésie Française à la Communauté française, créée simultanément par le Général de Gaulle.

Des mouvements autonomistes apparaissent dès 1963. En 1977, Oscar Temaru crée le Front de Libération de la Polynésie qui prendra le nom de Tavini huiraatira no te ao Ma’ohi (Serviteur du peuple polynésien) en 1983. Il accède plusieurs fois à la présidence de la Polynésie à partir de 2004, pour des périodes plus ou moins longues. En 2011, il dépose à l’Assemblée Générale de l’ONU un projet de résolution visant à réinscrire la Polynésie Française sur la liste des territoires non autonomes (c’est-à-dire restant à décoloniser) de laquelle elle avait été supprimée en 1947. Oscar Temaru est battu lors des élections de mai 2013. Le 16 mai, la nouvelle assemblée territoriale de Polynésie Française vote une motion pour affirmer le souhait des Polynésiens de conserver leur autonomie au sein de la République Française. Malgré ce vote, l’ONU adopte le 17 mai la résolution inscrivant la Polynésie Française sur la liste des territoires non autonomes, où elle figure encore aujourd’hui.

 

1 commentaire

  1. Amapola LIMBALLE

    19 janvier 2019 at 09:30

    Merci pour toutes ces informations hiistoriques et géographiques. Ce sont des territoires dont nous connaissons finalement très peu l’histoire et la géographie bien qu’ils fassent partie de la France… et même une grande partie. J’ai hâte de découvrir les photos maintenant. Mon bonjour au fantôme de Brel si vous passez par les Marquises !
    Bisous.

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